Les effets de la digitalisation sur le logement

L’économie de partage et l’avènement du numérique modifient le quotidien des habitants et ouvrent de nouvelles perspectives aux fournisseurs de logements et aux pouvoirs publics. Tel est le constat effectué par les spécialistes qui ont participé le 3 novembre à la journée de séminaire «Bourses, plateformes et réseaux sociaux: quelles conséquences pour le logement?» de l’Office fédéral du logement (OFL). Par ailleurs, trois autres événements de portée régionale liés à la thématique du logement complètent les manifestations proposées cette année.

La journée de séminaire des Journées du logement de Granges, intitulée «Bourses, plateformes et réseaux sociaux: quelles conséquences pour le logement?» a été consacrée à l’impact de la numérisation et de l’économie de partage dans le domaine du logement. Les plateformes mettent en contact et engendrent une proximité virtuelle; elles rapprochent les personnes et regroupent les intérêts, et elles invitent au partage. Elles sont rapides et n’entraînent que peu de frais. Leur portée est très variable, et les applications sont très diverses.

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L’exposé introductif a illustré à l’aide de l’exemple d’Airbnb, qui est souvent brandi comme un épouvantail, comment les nouvelles offres basées sur l’internet contournent les processus traditionnels du marché du logement et peuvent entrer en conflit avec les règles en vigueur. Les trois orateurs qui se sont ensuite succédé ont présenté des offres basées sur l’internet qui répondent à des besoins sociaux tout en se situant dans des champs d’application très différents. Pumpipumpe propage depuis 2012 une philosophie de partage des biens de consommation, qui permet à des voisins de se mettre en réseau et de se prêter des objets. Le logiciel PapayaPods aide les étudiants à trouver un logement adéquat, ce qui n’a rien d’une sinécure du fait de leur faible pouvoir d’achat, de la courte durée de leur séjour et de leur mobilité souvent internationale. Quant à KISS, il s’agit d’un réseau d’aide entre voisins destiné aux jeunes et aux moins jeunes qui, par un système de bonification de temps, offre des possibilités d’entraide intergénérationnelle.

Le financement participatif est encore peu courant en Suisse même si cette forme de financement basée sur l’internet peut contribuer de manière décisive à la réalisation de projets de construction, du secteur d’utilité publique ou sans but lucratif notamment. Deux exemples de crowdfunding ont été donnés: le premier projet portait sur le développement d’un prototype de pavillon pour requérants d’asile, le second sur la réhabilitation et la réaffectation dans un but culturel d’une auberge du Locle inscrite au patrimoine.

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Les technologies numériques rendent les villes smart, c’est-à-dire intelligentes, et mettent en réseau quartiers et régions. Un exposé a montré l’intérêt d’investisseurs pour les opportunités qui se présentent et leur application de quartier développée à l’intention des habitants. Autre exemple, des communes valaisannes de la région du Mont-Blanc jugulent leur consommation d’énergie grâce à la mise en lien des systèmes d’information et des infrastructures énergétiques.

La manifestation, qui a suscité beaucoup d’intérêt, s’est déroulée dans le cadre des Journées du logement de Granges. Trois autres manifestations complètent le programme de cette année: le soir du 3 novembre, le canton de Soleure remettra au Kunsthaus de Granges les prix d’architecture récompensant des «Œuvres du patrimoine bâti 2013-2016». Le 7 novembre, une soirée cinéma proposera «Mes chers voisins – La Comunidad», une comédie grinçante. Le 10 novembre, une table ronde sera consacrée à «La place de l’art chez soi», qui conclura également l’exposition virtuelle de Visarte Soleure (www.virtuos-virtuell.ch).

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